Bilharziose, maladie parasitaire provoquée par l'infestation du corps humain par des trématodes du genre Schistosoma (douve du foie).
Dans de nombreux pays tropicaux et subtropicaux, ces trématodes provoquent de graves maladies. Dans les pays tempérés, ces parasites ne sont responsables d'aucune pathologie bien qu'ils soient largement répandus. On estime qu'à travers le monde de 150 à 200 millions de personnes sont atteintes par les maladies provoquées par les trématodes sanguins. Ces derniers passent la plus grande partie de leur cycle biologique à l'intérieur de deux hôtes. Les adultes parasitent un mammifère qui peut être l'homme tandis que les jeunes sont hébergés par des mollusques. Les œufs éliminés par le mammifère hôte éclosent dans l'eau et donnent naissance à des formes larvaires, ou miracidies, qui envahissent le mollusque jouant le rôle d'hôte intermédiaire. La forme larvaire du parasite subit alors une maturation partielle à l'intérieur du mollusque puis retourne dans l'eau sous forme de larve mûre appelée cercaire. La larve pénètre ensuite à travers la peau de l'hôte définitif et migre par les vaisseaux sanguins vers des capillaires spécifiques pour achever sa maturation.
SYMPTÔMES
Trois espèces de trématodes sanguins sont responsables de maladies graves : Schistosoma haematobium, S. mansoni, et S. japonicum, que l'on trouve sous les tropiques et en Orient. On connaît environ huit autres espèces qui provoquent des irritations de la peau des baigneurs dans les lacs du nord des États-Unis et du Canada. Ces démangeaisons sont couramment appelées prurit des nageurs. Seules les espèces qui provoquent de graves maladies sont décrites ici.
Le trématode sanguin d'Égypte, Schistosoma haematobium, a été décrit pour la première fois par le médecin allemand Theodor Bilharz en 1851. Le mâle adulte mesure environ 1,5 cm de long tandis que la femelle est légèrement plus longue et plus fine. Les cercaires des trématodes sanguins d'Égypte transpercent la peau ou les muqueuses des êtres humains au cours d'un bain dans de l'eau infestée. Finalement, ils envahissent les veinules et les capillaires de la vessie. Ils s'accouplent et déposent leurs œufs qui provoquent une grave réaction inflammatoire des parois de la vessie. Ils migrent ensuite vers l'intérieur de la vessie en provoquant des hémorragies ; d'où des hématuries et des douleurs à la miction. L'examen microscopique permet de déceler des œufs dans les urines.
Les trématodes sanguins rectaux (S. mansoni) et les trématodes sanguins du Japon (S. japonicum) se concentrent respectivement dans les vaisseaux sanguins du gros intestin et du foie. Ces derniers sont transportés jusqu'au foie via les veines portes où ils provoquent une inflammation et une dilatation de l'organe. En raison de l'obstruction de la circulation sanguine hépatique, il apparaît une distension des veines, en particulier de celles de l'œsophage (varices œsophagiennes). Il arrive fréquemment que ces veines se rompent, provoquant de graves hémorragies.
TRAITEMENT
Une schistosomiase non traitée entraîne souvent le décès du malade. La prévention nécessite des installations sanitaires convenables et l'extermination des mollusques. Jusqu'en 1982, aucun des médicaments utilisés n'était totalement efficace et tous présentaient des effets secondaires importants. Depuis, un nouveau médicament, le praziquantel, a démontré son efficacité. Il est administré par voie orale en prise unique ou en plusieurs prises le même jour. Il est très actif contre Schistosoma mansoni, S. japonicum et S. haematobium, sans effets secondaires graves. Le praziquantel augmente la perméabilité des membranes cellulaires du parasite aux ions calcium, ce qui provoque une paralysie et sa destruction.