Sur une population active estimée à quelque 8 millions de personnes, plus de 2 millions sont au chômage. Les différents dispositifs mis en place jusqu’à présent n’ont pas donné de grands résultats. Hier, le président de la République a évoqué de nouvelles mesures pour endiguer ce fléau.
dimanche 2 mai 2004.
La fête du 1er Mai a été l’occasion pour le président de la République d’adresser un message aux travailleurs et de revenir sur la politique de l’emploi de son gouvernement. Reconnaissant que le problème du chômage “touche malheureusement un nombre trop important, à mon gré, de nos compatriotes, femmes et hommes” Bouteflika estime que les raisons en sont “multiples”. Il citera, en premier lieu, “la situation d’insécurité” qu’a connue le pays ces dernières années.
Optimiste, le premier magistrat du pays pense qu’une “remise en train de notre économie et une amélioration de ses performances permettront certainement d’atténuer les effets du chômage”. Mieux, Bouteflika est convaincu que “d’autres mesures plus audacieuses sont nécessaires pour une lutte efficace contre ce fléau”. N’allant pas jusqu’ à remettre en cause la politique de son premier quinquennat car “ce qui a été fait durant les cinq dernières années a déjà produit des résultats encourageants” et qu’il “faudra persévérer dans cette voie”. Bouteflika promet de nouvelles mesures. “J’ai chargé le gouvernement de les mettre au point et d’en assurer la mise en application dans le cadre de ses premières priorités”, a-t-il annoncé, hier, dans son message aux travailleurs. Et de préciser que les jeunes sans emploi seront prioritaires dans le nouveau programme, “la population jeune vient bien entendu en premier lieu”. L’État “qui a les moyens” compte bien les prendre en charge et “rien ne pourra décourager notre volonté d’ouvrir grandes les portes de l’espoir et de la prospérité à l’ensemble de notre peuple et plus particulièrement aux jeunes générations que nous voulons sortir définitivement du désespoir et du découragement”. Outre les promesses en direction des jeunes, le président de la République s’est engagé à maintenir le dialogue avec la classe ouvrière et “à faire droit ses revendications légitimes de conditions matérielles équitables et de sécurité d’emploi”. C’est là aussi, “l’une des principales préoccupations du nouveau gouvernement” qui compte maintenir, également, “un dialogue permanent avec ses représentants”.
À en croire, donc, les engagements de Bouteflika, de nouvelles mesures à même d’endiguer le chômage verront le jour incessamment. Le président de la République ne donne pas de détails et laisse le soin à l’Exécutif de s’acquitter de cette rude mission. À quoi devraient s’attendre les chômeurs ? Par quel nouveau miracle compte-t-on créer des postes d’emploi ? Las de subir les “expériences” des différents gouvernements, les jeunes attendent du concret et non des dispositifs qui ne leur garantissent pas toujours un emploi permanent. La formule Ansej a, certes, donné des résultats encourageants mais cela reste insuffisant, d’autant que l’agence enregistre un taux de déperdition de 5% des projets lancés par les promoteurs. De la coopérative immobilière à la micro-entreprise en passant par le microcrédit et le contrat de préemploi, l’État n’a cessé de tester ses remèdes contre le chômage sans pour autant réussir à enregistrer une baisse importante. 23,7% de la population active souffre du chômage en 2003. Ce qui représente quelque 2 millions de sans emplois sur une population active estimée à 8 millions de personnes.