l'opera
1 PRÉSENTATION
opéra, composition musicale dramatique dans laquelle tout ou partie des dialogues sont chantés, comprenant des ouvertures, des interludes et des accompagnements instrumentaux. Le genre compte plus de 25 000 titres, pour moitié en langue italienne. Il existe d’autres types de théâtre musical apparentés à l’opéra, dont la comédie musicale et l’opérette.
2 LES ORIGINES
L’opéra est né en Italie à la fin du XVIe-début XVIIe siècle. Parmi les ancêtres de l’opéra, figurent les madrigaux italiens, qui mirent en musique des situations avec des dialogues, mais sans jeu de scène. Les mascarades, les ballets de cour, les intermezzi, ainsi que d’autres spectacles de cour de la Renaissance, faisant intervenir des figurants, de la musique et de la danse, sont autant de précurseurs. L’opéra proprement dit émane d’un groupe de musiciens et d’intellectuels qui s’étaient donné le nom de Camerata (« salon » en italien). La Camerata, appelée aussi Camerata fiorentina ou encore Camerata de’Bardi, s’était fixée deux objectifs principaux : faire revivre le style musical du théâtre grec antique et s’opposer au style contrapuntique de la musique de la Renaissance. En particulier, ils souhaitaient que les compositeurs s’attachent à ce que la musique reflète, simplement et mot pour mot, la signification des textes. La Camerata pensait reprendre en cela les caractéristiques de la musique grecque antique.
La Camerata a développé un style de musique vocale appelé monodie (qui, en grec, signifie « chant soliste »). Elle se composait de lignes mélodiques simples respectant exactement les intonations et l’accentuation de la voix parlée et du texte. La mélodie était accompagnée et soutenue par une basse continue, c’est-à-dire une série d’accords joués au clavecin ou sur un autre instrument. Deux membres de la Camerata, Giulio Caccini (v. 1550-1618) et Jacopo Peri (1561-1633), pensèrent que la monodie pouvait être appliquée aux monologues et dialogues d’une pièce de théâtre. En 1597, Peri mit ce principe en application en écrivant son premier opéra, Dafne. En 1600, il fit donner Euridice à Florence.
Le premier compositeur de génie à écrire des opéras fut l’Italien Claudio Monteverdi. Ses opéras (l’Orfeo, 1607 ; le Retour d’Ulysse, 1640 ; le Couronnement de Poppée, 1642), non seulement adoptèrent le style monodique, mais offrirent également des chansons, des duos, des chœurs et des parties instrumentales. Les éléments non monodiques présentaient une certaine cohérence fondée sur des relations purement musicales. Monteverdi apportait ainsi la preuve qu’on pouvait utiliser une grande variété de procédés et de styles musicaux dans l’opéra pour améliorer le drame et l’action.
L’opéra se répandit rapidement dans toute l’Italie. Le principal centre de l’opéra en Italie au milieu et à la fin du XVIIe siècle était Venise. Le second en importance était Rome, où l’on fit pour la première fois une différenciation nette entre l’aria (qui traduisait les sentiments et les émotions) et le récitatif (dérivé de la monodie et utilisé pour faire avancer l’intrigue). Le genre proprement dit de la monodie s’éteignit, même si son principe resta influent. Les principaux compositeurs romains étaient Stefano Landi et Luigi Rossi. Le public vénitien, quant à lui, aimait les mises en scène généreuses et les effets spectaculaires, tels que des tempêtes et les apparitions de divinités. Les principaux compositeurs vénitiens de cette époque furent Monteverdi, Pier Francesco Cavalli (1602-1676) et Marc’Antonio Cesti (1623-1669).