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| L’Amour et la Folie | |
| | Auteur | Message |
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rubi
Nombre de messages : 45 Date d'inscription : 03/03/2008
| Sujet: L’Amour et la Folie Lun 10 Mar - 12:24 | |
| L’Amour et la Folie Tout est mystère l’amour, Ses flèches, son Carquois, Flambeau, son Enfance. Ce n’est pas l’ouvrage d’un jour Que d’épuiser cette Science. Je ne prétends donc point tout expliquer ici. Mon but est seulement de dire, à ma manière, Comment l’Aveugle que voici (C’est un dieu), comment, dis-je, il perdit la lumière ; Quelle suite eut ce mal, qui peut-être est bien ; J’en fais juge un Amant, et ne décide rien. La Folie et L’Amour jouaient un jour ensemble. Celui-ci n’était pas encor privé des yeux. Une dispute vint : l’Amour veut qu’on assemble Là-dessus le Conseil des Dieux. L’autre n’eut pas la patience ; Elle lui donne un coup si furieux, Qu’il en perd la clarté des Cieux. Vénus en demande vengeance. Femme et mère, il suffit pour juger de ses cris : Les Dieux en furent étourdis, Et Jupiter, et Némésis ; Et les juges d’Enfer, enfin toute la bande. Elle représenta l’énormité du cas. Son fils, sans un bâton, ne pouvait faire un pas : Nulle peine n’était pour ce crime assez grande. Le dommage devait être aussi réparé. Quand on eut bien considéré L’intérêt du public, celui de la partie, Le résultat enfin de la suprême Cour Fut de condamner la Folie A servir de guide à l’Amour. Jean de La Fontaine | |
| | | orkedia.ph Actif
Nombre de messages : 338 Age : 41 Localisation : la lune Date d'inscription : 02/03/2008
| Sujet: fable de Jean de La Fontaine Mar 11 Mar - 15:02 | |
| « La grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf » Une grenouille vit un bœuf Qui lui sembla de belle taille. Elle qui n’était pas grosse en tout comme un œuf, Envieuse s’étend, et s’enfle, et se travaille Pour égaler l’animal en grosseur, Disant : « Regardez bien, ma sœur ; Est-ce assez ? dites-moi. N’y suis-je point encore ? — Nenni. — M’y voici donc ? — Point du tout. — M’y voilà ? — Vous n’en approchez point. » La chétive pécore S’enfla si bien qu’elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages : Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs ; Tout petit prince a des ambassadeurs ; Tout marquis veut avoir des pages. | |
| | | princesse Actif
Nombre de messages : 654 Age : 36 Localisation : with me Date d'inscription : 02/03/2008
| Sujet: Re: L’Amour et la Folie Mer 19 Mar - 0:39 | |
| LE LION, LE SINGE ET LES DEUX ÂNES Le Lion, pour bien gouverner, Voulant apprendre la morale, Se fit un beau jour amener Le Singe maître ès arts (1) chez la gent animale. La première leçon que donna le Régent (2) Fut celle-ci : Grand Roi, pour régner sagement, .Il faut que tout Prince préfère Le zèle de l'Etat à certain mouvement Qu'on appelle communément Amour propre (3) ; car c'est le père, C'est l'auteur de tous les défauts Que l'on remarque aux animaux. Vouloir que de tout point ce sentiment vous quitte, Ce n'est pas chose si petite Qu'on en vienne à bout en un jour : C'est beaucoup de pouvoir modérer cet amour. Par là, votre personnage auguste N'admettra jamais rien en soi De ridicule ni d'injuste. Donne-moi, repartit le Roi, Des exemples de l'un et l'autre. Toute espèce, dit le Docteur, (Et je commence par la nôtre) Toute profession s'estime dans son coeur, Traite les autres d'ignorantes, Les qualifie impertinentes (4) , Et semblables discours qui ne nous coûtent rien. L'amour-propre au rebours (5) fait qu'au degré suprême On porte ses pareils ; car c'est un bon moyen De s'élever aussi soi-même. De tout ce que dessus (6)j'argumente (7) très bien Qu'ici-bas maint talent n'est que pure grimace, Cabale, et certain art de se faire valoir, Mieux su des ignorants que des gens de savoir. L'autre jour suivant à la trace Deux Ânes qui, prenant tour à tour l'encensoir Se louaient tour à tour, comme c'est la manière, J'ouïs que l'un des deux disait à son confrère : Seigneur, trouvez-vous pas bien injuste et bien sot L'homme, cet animal si parfait ? Il profane Notre auguste nom, traitant d'Âne Quiconque est ignorant, d'esprit lourd, idiot : Il abuse encore d'un mot, Et traite notre rire, et nos discours de braire (. Les humains sont plaisants de prétendre exceller Par-dessus nous ; non, non ; c'est à vous de parler, À leurs orateurs de se taire : Voilà les vrais braillards ; mais laissons là ces gens : Vous m'entendez, je vous entends : Il suffit ; et quant aux merveilles Dont votre divin chant vient frapper les oreilles, Philomèle (9) est au prix novice dans cet art : Vous surpassez Lambert (10). L'autre Baudet repart : Seigneur, j'admire en vous des qualités pareilles. Ces Ânes, non contents de s'être ainsi grattés, S'en allèrent dans les cités L'un l'autre se prôner : chacun d'eux croyait faire, En prisant ses pareils, une fort bonne affaire, Prétendant que l'honneur en reviendrait sur lui. J'en connais beaucoup aujourd'hui, Non parmi les Baudets, mais parmi les puissances Que le Ciel voulut mettre en de plus hauts degrés, Qui changeraient entre eux les simples Excellences (11), S'ils osaient, en des Majestés. J'en dis peut-être plus qu'il ne faut, et suppose Que Votre Majesté gardera le secret. Elle avait souhaité d'apprendre quelque trait Qui lui fit voir entre autre chose L'amour-propre donnant du ridicule aux gens. L'injuste aura son tour : il y faut plus de temps. Ainsi parla ce Singe. On ne m'a pas su dire S'il traita l'autre point ; car il est délicat ; Et notre Maître ès arts, qui n'était pas un fat (12), Regardait ce Lion comme un terrible sire. | |
| | | orkedia.ph Actif
Nombre de messages : 338 Age : 41 Localisation : la lune Date d'inscription : 02/03/2008
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| Sujet: Re: L’Amour et la Folie | |
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| | | | L’Amour et la Folie | |
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