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LE PETIT BISTRO des étudiants de l'université de BATNA
 
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 AMOURS EN FUITE

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ben sarah




Nombre de messages : 11
Date d'inscription : 13/05/2008

AMOURS EN FUITE Empty
MessageSujet: AMOURS EN FUITE   AMOURS EN FUITE EmptyVen 30 Mai - 11:16

Fiche :

Auteur Bernhard Schlink
Traduction Bernard Lortholary
Editeur Gallimard 2001


Résumé :

Comment les amours naissent et finissent, quels détours elles empruntent pour s'abuser et se désabuser, se tromper et se détromper, voilà ce qu'éprouvent les sept protagonistes masculins de ces récits, souvent face à des femmes plus lucides et plus courageuses.
Ces sept histoires sont de véritables romans, dont chacun met en jeu une vie entière. - Présentation de l'éditeur -

Extrait :

"Le père n’était pas rentré déjeuner à la maison, la mère était partie en ville tout de suite après. Donc, le garçon ne demanda la permission à personne, il s’assit dans le bureau paternel, regarda et écrivit. « Sur le tableau on peut voir la mer, devant la mer la plage, devant la plage un rocher ou une dune, et dessus une petite fille et un lézard. » Non, le professeur avait dit qu’une description de tableau allait du premier plan à l’arrière-plan en passant par le plan moyen. « Au premier plan du tableau, il y a une petite fille et un lézard sur un rocher ou sur une dune, dans le plan moyen il y a une plage, et depuis le plan moyen jusqu’à l’arrière-plan il y a la mer. » Il y a la mer ? La mer roule ses flots ? Mais la mer ne roule pas ses flots du plan moyen à l’arrière-plan, mais de l’arrière-plan au plan moyen. En outre, plan moyen sonne mal, et premier plan et arrière-plan ne valent guère mieux. Et la petite fille, est-ce qu’elle est ? Est-ce tout ce qu’il y a à dire sur la petite fille ?
Le garçon recommença à zéro. «Sur le tableau, il y a une petite fille. Elle voit un lézard. » Même ainsi, ce n’était pas encore tout ce qu’il y avait à dire sur la petite fille. Le garçon poursuivit. « La petite fille a un visage pâle et des bras blancs, des cheveux bruns, elle porte sur le haut du corps quelque chose de clair et sur le bas une jupe foncée. » Mais même ainsi, il n’était pas satisfait. Il se remit au travail. « Sur le tableau, une petite fille regarde un lézard qui prend le soleil. » Est-ce bien vrai ? La petite fille regarde-t-elle le lézard, ou bien ne regarde-t-elle pas plutôt au-delà du lézard, à travers le lézard ? Le garçon hésita. Mais ensuite cela lui fut égal. Car la première phrase fut aussitôt suivie de la deuxième : « La petite fille est merveilleusement belle. » La phrase était juste, et du coup la description commençait elle aussi à être juste.
« Sur le tableau, une petite fille regarde un lézard qui prend le soleil. La petite fille est merveilleusement belle. Elle a un visage délicat avec un front lisse, un nez droit et une fossette sur la lèvre supérieure. Elle a les yeux marron et des boucles brunes. En fait, le tableau n’est que la tête de la petite fille. Tout le reste est sans importance par rapport à elle. Comme par exemple le lézard, le rocher ou la dune, la plage et la mer. »
Le garçon était content. Maintenant, il n’avait plus qu’à caser tout cela dans le premier plan, le plan moyen et l’arrière–plan. Il était fier de sa formule « comme par exemple. » Cela faisait élégant et adulte. Il était fier de la beauté de la petite fille.
Quand il entendit son père ouvrir la porte de l’appartement, il resta assis. Il l’entendit déposer sa serviette, enlever et suspendre son manteau, jeter un coup d’œil dans la cuisine et au salon, puis frapper à la porte de sa chambre.
« Je suis ici », cria-t-il, et il posa ses feuilles de brouillon bien soigneusement sur son cahier, et son stylo à côté. C’est ainsi qu’étaient posés sur le bureau de son père les dossiers, les feuilles et les crayons.
« Je suis ici parce que nous avons une description de tableau à faire, et je décris le tableau qui est ici. » La porte s’ouvrait à peine qu’il parlait déjà.
Il fallut un moment au père pour réagir. « Quel tableau ? Qu’est-ce que tu fais ? »
Le garçon expliqua de nouveau. A la manière dont son père restait planté là, regardait le tableau puis le regardait lui et fronçait les sourcils, il remarqua qu’il avait fait quelque chose qu’il ne fallait pas. « Comme tu n’étais pas là, j’ai pensé »
- Tu as… » Le père parlait d’une voix contractée, et le garçon pensa que cette voix allait tout de suite basculer dans un autre registre et se mettre à crier, et il fit mine de se cacher. Mais le père ne cria pas. Il hocha la tête et s’assit sur la chaise tournante entre son bureau et la table qui lui servait à déposer ses dossiers, et de l’autre côté de laquelle le garçon était assis. Derrière le père, au-dessus du bureau, il y avait le tableau. « Veux-tu bien me lire ce que tu as écrit ? »
Le garçon lut, rempli à la fois de fierté et de peur.
« Tu as écrit cela très bien, mon garçon, j’ai vu très exactement le tableau devant moi. Mais…- il hésita, ce n’est pas une chose pour les autres. Pour les autres, il faut que tu décrives un autre tableau. »" (La petite fille au lézard - Pages 17à 19)
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ben sarah




Nombre de messages : 11
Date d'inscription : 13/05/2008

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MessageSujet: ANTIMANUEL DE PHILOSOPHIE   AMOURS EN FUITE EmptyVen 30 Mai - 11:17

"L'histoire officielle de la philosophie se constuit généralement avec des pensées dont la charge explosive, réelle à leur époque, a été désamorcée et qui subsistent en monuments désormais inoffensifs. Celles qui pourraient avoir conservé leur virulence métaphysique, politique, sociale ou éthique restent dans la poussière des bibliothèques, ignorées des enseignants. " Michel Onfray


Fiche :

Auteur Michel Onfray
Editeur Breal


Résumé :

Présentation de l'antimanuel par l'auteur, sur son site :

On peut philosopher en charentaises, tranquille, sans mettre en jeu le monde comme il va ; on peut aussi user de la philosophie comme de la dynamite – en nietzschéen. C’est ce que propose Michel Onfray dans cet Antimanuel qui interroge philosophiquement le monde réel à partir de questions très contemporaines : l’esclavage généré par les sociétés libérales, les nouvelles limites de la liberté dessinées par le Net, la possible production génétique de monstres, la haine généralisée pour l’art contemporain, la passion du mensonge chez les politiciens, etc. Les lieux communs de l’époque, les tabous issus des religions monothéistes, les réflexes politiques conservateurs, les hypocrisies mondaines, les valeurs utiles aux mensonges sociaux s’en trouvent mis à mal avec humour et ironie – valeurs défendues par les philosophes cyniques de l’antiquité grecque. On retrouvera dans ces pages des masturbateurs, des babouins, des fumeurs de haschisch, des cannibales, des sportifs, des policiers, des surveillants généraux, d’anciens nazis, des présidents de la république et toute une faune baroque attablée autour d’un banquet philosophique que n’aurait pas renié Socrate. Ce livre transfigure les contraintes du programme scolaire des élèves de terminale de Michel Onfray en une série de leçons socratiques et alternatives dans lesquelles la jubilation n’empêche pas la pensée – puisqu’au contraire elle la rend possible.

LA DEDICACE DE L'AUTEUR sur Radio France :

La philosophie souffre d'être enfermée dans un ghetto par les universitaires tout autant que d'être faussement popularisée dans les cafés. Avec cet "Antimanuel de philosophie", j'ai souhaité interroger philosophiquement le monde réel à partir de questions très contemporaines : l'esclavage généré par les sociétés libérales, les nouvelles limites de la liberté dessinées par le Net, la possible production génétique de monstres, la haine généralisée pour l'art contemporain, la passion du mensonge chez les politiciens, etc... Pour répondre à ces questions sur le mode alternatif et socratique, j'ai convoqué des masturbateurs, des babouins, des fumeurs de haschich, des cannibales, des sportifs, des policiers, d'anciens nazis, des présidents de la république attablés autour d'un banquet philosophique baroque. L'ensemble est placé sous les auspices d'un choix de textes prélevés parmi les grands philosophes classiques tout autant que parmi les figures oubliées du cynisme, du libertinage, du sensualisme, du matérialisme, de l'anarchisme et autres figures de la subversion. (Michel Onfray)
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