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 Pixy, ou quand Suzuki nous montre comment réinventer le transport urbain

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ben sarah




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Date d'inscription : 13/05/2008

Pixy, ou quand Suzuki nous montre comment réinventer le transport urbain Empty
MessageSujet: Pixy, ou quand Suzuki nous montre comment réinventer le transport urbain   Pixy, ou quand Suzuki nous montre comment réinventer le transport urbain EmptyVen 30 Mai - 11:19

ATTENTION : provocation polémique de défense du transport individuel ! Article à contre-courant de la bonne pensée dominante. Ceci n'est pas un article d'information.

Nous regardons avec intérêt les changements de coutumes et d'usages en seulement quelques années. Il y a peu de temps, il fallait beaucoup de cabines téléphoniques dans les espaces publics, parce que personne n'avait de téléphone portable. Aujourd'hui, les téléphones publics disparaissent car chacun a son téléphone personnel avec lui. C'est un virage vers plus d'individualité, mais dans le même temps, des bons penseurs essaient de nous faire croire qu'il faudrait faire un virage inverse pour ce qui est de nos moyens de déplacement.




Nous devons abandonner la voiture pour prendre les transports en commun ! Ils sont écologiques et économiques. Ils sont un lieu de mixité sociale. C'est l'opportunité pour le citoyen de rencontrer, de découvrir, des gens qu'il ne connait pas. Surtout quand la personne qui est venue s'asseoir à côté de vous raconte toute sa journée à son téléphone mobile. Le transport en commun est l'occasion, la joie, de croiser des personnes d'horizons différents, de cultures différentes, des gens qui ont une définition de l'hygiène distincte de la définition standard. Cette merveilleuse odeur de sueur ! Et ce plaisir de tous ces corps serrés les uns contre les autres aux heures de pointe !




Mais cette jouissance de tous les sens, un constructeur japonais rebelle voudrait nous en priver. Quel est ce malotrus ? Suzuki. Le fabricant des motos Hayabusa. Des engins de mort. Des machines à faire bouillir les radars. Et voilà que non content de produire ces infâmies au monde civilisé pour la route, le voici qui ose concevoir un véhicule individuel pour le milieu urbain. C'est un engin à 4 roues, 4 toutes petites roues, et c'est une monoplace. Ni passager, ni bagages. Il s'appelle Pixy, et il est réservé à l'usage d'un individu unique, pour se déplacer sans effort d'un point à un autre.




Le Pixy est tout petit, on le gare n'importe où, exactement à son lieu de départ et précisément à son lieu de destination. Il nous prive de la joie de voir si les vitrines des boutiques devant lesquelles on passe chaque jour, entre le point d'arrêt du transport en commun et notre destination, ont changé. Et comme si cela ne suffisait pas, le Pixy nous fait l'affront de réduire notre temps de déplacement, par la privation des joies de l'intermodalité. Et quid du plaisir de courir sous la pluie pour sortir de la station de métro, afin de vite attraper le bus ? Mais ce qui constitue une vraie tuerie, est que le Pixy est parfaitement silencieux.




Comment feront les piétons pour ne pas se faire écraser, et transformer en salami, si on ne l'entend pas même pas venir, ce démoniaque Pixy, avec son moteur électrique ? Et tout cela pour transporter une seule petite personne ! N'est-il pas vrai qu'on devienne sourd, si on roule seul dans son véhicule ? Comment ne pas préférer la chaleur du transport public, la compagnie de ses nombreux semblables réunis dans la bonne humeur, à la solitude mesquinement tranquille d'écouter la musique de son choix, bercé par l'air conditionné ? Sous la grande bulle de son parebrise, le conducteur du Pixy ne peut même pas se rendre compte qu'il ne pollue pas.




Zéro pollution et individuel, le Pixy peut éventuellement se loger dans le Suzuki Sharing Coach (SSC) où, seul ou en binôme, il se transforme en une véritable automobile. Le constructeur a également prévu une déclinaison sportive où le Pixy, un seul cette fois, en position légèrement inclinée, et bulle au garage, vient former un roadster. Et on se prend à rêver de panneaux solaires pour permettre la recharge gratuite de son Pixy au domicile. Voilà pour les déplacements urbains écologiques. Et si on accompagnait d'une Hayabusa modifiée pour fonctionner avec de l'éthanol pour la route ? De l'éthanol qui serait produit de l'agriculture bio, bien sûr.




Mais une Hayabusa à l'éthanol, elle serait encore plus puissante, quel cauchemar ! Et une grande berline à hydrogène pour les déplacements en famille, de l'hydrogène qui serait le produit d'une centrale solaire géante, installée au milieu du Sahara. Mieux vaut prendre le TGV alimenté par de l'électricité nucléaire. Comment ? Il y en a qui chipotent pour les déchets radioactifs ? Que d'empêcheurs de tourner en rond ! Ils n'ont qu'à prendre le vélo. Ah, Véli'b, le plaisir de savoir que chaque jour, la selle sur laquelle on se pose a accueilli 10 autres fessiers ! C'est au salon de Tokyo, que Suzuki présentera son Pixy avec le SSC, et c'est loin de la France. Pourrait-on s'en inspirer au pays de Voltaire, pourrait-on rêver à sa commercialisation dans l'hexagone (même s'il n'est encore qu'un prototype), ou niera t-on toute individualité aux personnes en déplacement, pour n'en faire plus que des pions, dans les mains des autorités organisatrices des transports publics ? On se sert aujourd'hui de l'écologie pour justifier les transports en commun, et condamner le transport individuel en automobile particulière, il y a de la politique politicienne dans l'argumentation.

NB : Cet article est bien sûr à prendre au second degré. Les transports en commun ont leur utilité, et de nombreux avantages. Le train rapide entre Paris et Londres, par exemple, est une chose formidable.



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ben sarah




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Date d'inscription : 13/05/2008

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MessageSujet: Cybermove ou É-LO, le minibus électrique est à prendre avec ou sans chauffeur   Pixy, ou quand Suzuki nous montre comment réinventer le transport urbain EmptyVen 30 Mai - 11:21

Electrique et automatique

Les chauffeurs d'autobus sont-ils détestables ? Leurs salaires sont-il trop élevés ? Manque t-on de chômeurs en Europe ? A aucune de ces questions, il n'est possible de répondre par l'affirmative, cela n'a pourtant pas empêché la Direction Générale de la recherche de l'Union Européenne de financer un programme de développement de minibus électriques sans conducteur.
Destiné aux courts parcours urbains, ce projet comprend plusieurs tests grandeur nature, dont un qui s'est tenu en France, à Antibes (du 3 au 13 juin). Là, sur un site dédié, la chaussée Nord de l'avenue de Verdun, la circulation normale a été interdite, et c'est le minibus en photo ci-dessus et ci-dessous, baptisé Cybermove, qui occupait le terrain, en compagnie de cyclistes et de jeunes en rollers.




L'auteur de ces lignes l'a vérifié lui-même, il est possible de se tenir debout devant le Cybermove qui arrive à pleine vitesse, et malgré l'absence d'un conducteur, le véhicule a su détecter la présence d'une personne devant lui, et s'est arrêté en émettant un fort « bip-bip-bip » pour faire comprendre qu'il fallait lui céder le passage. Et ceci fait, le « gêneur » écarté d'un mètre, le Cybermove a repris sa route.
Le truc, ce sont des caméras qui regardent la route, et transmettent ce qu'elles voient à un ordinateur embarqué dans le véhicule. Cet ordinateur, à partir de ces images venant de sources multiples, fabrique une sorte de film en 3 dimensions (de manière assez similaire à ce que fait le regard de l'homme), et commande l'arrêt immédiat s'il trouve un obstacle.




Mais ce n'est là que le système de prévention des accidents. Pour naviguer, c'est un autre système, qui repose sur la lecture de marqueurs au sol. La photo ci-contre en montre 2, que des ouvriers ont installé tout le long de l'avenue de Verdun, et c'est grâce à eux que le Cybermove sait où il roule, et où il va (la position de chaque marqueur est inscrite dans sa mémoire). Ces 2 techniques, détection des obstacles et navigation autonome, sont selon leurs promoteurs aujourd'hui bien maitrisés, et ce ne serait plus qu'une question de coût, pour qu'elles soient utilisées dans des applications aux performances beaucoup plus ambitieuses que le Cybermove. Car pour l'heure, ce véhicule est limité à une vitesse maximale de 18 km/h. Une faible vitesse qui est cependant un atout, puisqu'à si faible allure, l'autonomie est grande, et le Cybermove peut se déplacer toute une journée sans avoir à recharger ses batteries.



Parallèlement à cette démonstration qui a un succès certain, notamment auprès de quelques groupes scolaires qui avaient été invitées à essayer la voiture qui roule toute seule, Yamaha exposait un concept aux fonctionnalités identiques (photo ci-contre). On remarque sur cet engin les toutes petites roues, qui attestent qu'il n'a aucune vocation à la performance. Mais si des performances comparables à celles des autos classiques sont un jour possible, comme toutes les personnes qui sont derrière ce projet le croient, il y aura un énorme travail d'éducation du grand public à faire... Nous ne sommes pas habitués à croiser des voitures qui roulent toutes seules, et le système juridique devra ausi être adapté. Car dans l'hypothèse d'un accident entre une auto classique et un véhicule sans conducteur, le conducteur humain ne va pas s'avouer responsable... Enfin il y a le problème du vandalisme potentiel. A Antibes, tout le temps de notre présence, une voiture de police municipale avec 2 agents stationnait au bout de l'avenue, et à défaut de chauffeur, il y avait un guide/surveillant dans le Cybermove. C'était peut-être là une vision de la société du futur, toute automatisée, sans contacts humains, et hyper-policée.




Avec sensiblement le même objectif, la ville de Cannes, juste à côté, a choisie une solution plus classique, celle de minibus électriques, conduites par des chauffeurs en chair et en os ! Ce sont des Gépébus Oréos 22, comme les villes de Bordeaux ou Toulouse en possèdent également. Limité au strict centre ville, ces navettes, qui sont au nombre de 4, tournent toute la journée au milieu du traffic cannois sur un circuit de presque 4 km, et font payer leurs usagers, ce qui parait difficilement faisable dans une navette sans chauffeur... Plus performants que leurs équivalents sans chauffeurs, ces Oréos 22, qui sont des minibus de 22 places, peuvent monter à 33 km/h ! Mais même avec 700 kg de batteries, et un rythme de grand-père (avec beaucoup d'arrêts, le parcours de 4 km est accompli en une demie-heure), l'autonomie ne permet pas une journée d'usage.



Chaque minibus possède donc 2 jeux de batteries, et à la mi-journée, chaque Oréos 22 rejoint le dépot pour en changer. Le système est cependant bien conçu, puisque cela se fait en quelques minutes. Mais au-delà du débat sur le « avec ou sans chauffeur », ce que ces 2 expériences démontrent avant tout est la limite formidable de la traction sur batteries.
Le véhicule électrique a besoin d'une pile à combustible pour avoir des performances et une autonomie qui le sorte des applications ultra-limitées où il est aujourd'hui confiné. Mais du jour où des voitures particulières zéro pollution grâce à une pile à combustible seront disponibles, le débat sur les transports collectifs avec ou sans chauffeur n'aura plus grand intérêt.
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